
Eau-forte réalisée par Eugène Decisy d’après une composition de Rochegrosse ; pour Les Fleurs du mal, 1910 – Source BnF
Déesse aux desseins sardoniques
Que je dessine au grès des flammes,
— Flammes aguicheuses, sadiques —
Qu’iront épouser les dictames ;
Je vous rêve en deçà du mal
En sachant vos pleurs maladroits,
Dont même le reflet vénal
Pour mon cœur a valeur d’exploit.
Déesse aux curiosités noires,
Aux longs cheveux scindés de moire,
C’est sur le papier gris et frêle
Que vos passions, vos deuils se mêlent
Tandis que vous œuvrez, mortelle,
Au fond d’un lit — à la chandelle !
Youri LYRIANOV — 16/05/18
Sûr, que ce sonnet irrégulier au style soigné est l’œuvre d’un esprit distingué, je vois là un auteur qui connait l’art de rajeunir le classicisme !
« Des flammes aguicheuses et sadiques » : attention, en prosodie classique et même néo-classique, les liaisons sont obligatoires !
Ceci dit, je trouve l’atmosphère bien rendue, on se croirait transporté à une autre époque.
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Bonjour ! Je vous remercie beaucoup pour ce retour ; il est fort appréciable et va dans le sens de ce que je désire approcher dans la plupart de mes textes.
Toutefois – épargnez je vous prie mon ignorance – qu’entendez-vous par des « liaisons […] obligatoires » ?
Merci encore !
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Des flammes_aguicheuses_et sadiques = 10 syllabes (c’est une règle immuable… on prononce encore les pluriels de nos jours comme au temps de Racine…)
Mais ça peut s’arranger, en écrivant par exemple :
Que je dessine au grès des flammes,
— Flammes aguicheuses, sadiques —
Qu’iront épouser les dictames ;
Bien à vous.
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C’est une règle qui m’avait échappé… Je vous remercie pour ces éclaircissements !
Bonne fin d’après-midi !
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